Les histoires de Facebook au quartier
Il y’a deux jours, un voisin mitoyen à qui nous donnons de l’énergie électrique ndjo’oh rentrait du work en chantant à haute voix « Paul Biya (×4) notre président (bis) père de la nation, Paul Biya, toujours chaud gars. Même à 86ans… »
Mince!!! Le gars chantait alors très fort hein, sachant qu’à la maison nous sommes pour le MRC.
Esseu moi je me casse? Je suis go au niveau du compteur hein, j’ai déconnecté les bêtises que « tchack »! Sa télé qui bavardait s’est éteinte. D’abord même que c’était vision 4.
Le salaud sort de chez lui avec les babouches, se tient au niveau du mur commun et crie: » le courant est parti ici ooo, on a aussi coupé là-bas ? »
Ce moment où j’ai mis le volume à ma télé, c’était Équinoxe norrrr… Le gars est d’abord stay cool pendant deux minutes, après il est retourné chez lui.
Hier alors dans l’après-midi, il came voir ma mater (qui n’était au courant de rien):
Lui: Bonjour mama.
La rémé: Bonjour mon fils
Lui: mama depuis deux jours je n’ai pas d’électricité. Le contact a été coupé.
La rémé: Ha moi je sais quoi dans vos histoires d’électricité là ? Faut demander à Blanche. C’est elle qui aime remplacer les ampoules dans la maison.
Lui: Hum!! Celle là ? Mami problèmes? Mieux je laisse !
Ma mater go fan les clés du compteur. J’étais posée au salon. J’avais moi caché les histoires, comme je savais qu’il commencerait par la mater.
La rémé: Ah Blanche, ri liba di compteur di yé hè? (Les clés du compteur sont où ?)
Moi: mè ntera gwo (j’ai gardé ça)
La rémé: oorrr i nyu ki u mbong hala ? (Orrr pourquoi tu fais ça)
Moi: mama humm! Le gars là que tu vois me provoque depuis sur Facebook. D’abord il aime insulter KAMTO pour rien, mais en plus, il like tous les commentaires où on m’insulte et insulte KAMTO.
La rémé: hakia Facebook c’est Facebook, le quartier c’est le quartier.
Moi: hakia hein… Je l’ai entendu l’autre jour insulter KAMTO au quartier, là-bas chez maa’a thé. Hum! Si je te dis ce qu’il a dit sur lui tu seras dégoûtée. Moi j’écoutais et j’ai fermé ma bouche. C’est même quand il me voit, qu’il hausse le ton.
L’autre jour, en rentrant il m’a vue entrer, je lui ai dit bonsoir avec la bouche, il m’a balancé le bonsoir avec la main. J’ai dit dans mon cœur que « okayy Mado ! ».
Le gars, en entrant chez lui, il beging à chanter le nom de Paupol nor, j’ai cassé mes dix doigts. J’ai bock ma sécurité, je suis go au niveau du compteur, j’ai kakack les bêtises… Et bizarrement, il s’est tû jusqu’à ce jour.
Même chez maa’a thé il ne parle plus mal de KAMTO.
Je le piegeais mater, he go confirmer !
La rémé: orrr blanche toi aussi, laisse nor?
Moi: je ne laisse pas! Il va confirmer la force de l’obscurité. Entre temps, Paul Biya est certainement dans un pays qui produit 100% d’électricité à ses citoyens. Ha mofmide, il va confirmer.
Ma mère fit demi-tour, et alla vers lui.
La rémé: ha mon fils, il faut la voir ooo. Moi je ne connais rien en électricité.
Le gars fit demi-tour. Et il revint le soir, pour rencontrer mon vieux (qui n’était également au courant de rien).
J’étais dehors en train de taper les divers avec mon voisin Donald, quand je le vis venir de loin. J’interompts la conversation et je rentre vite. Je go voir le pater. Il était en train de tchop en regardant Équinoxe soir.
Moi: (je m’approche de lui en grattant la tête). Paa’a bon appétit
Le répé: merci mama
Moi: paa’a c’est moi qui ai préparé hein
Le répé: merci ma mère tu prépares comme une mère
Moi: paa’a je t’achete un jus? Ou bien je te fais l’ananas comme tu aimes là ?
Le répé: (il mit une pause, et leva la tête en ralenti) qu’est-ce qui se passe ? Toi là, tu as encore fait quoi? Ngo Manda’a ( Manda’a signifie désordre en bassa’a)
Moi: hakia paa’a toi aussi…
Le répé: (il tire la chaise à sa gauche) assieds-toi et parle vite.
Moi: noho paa’a je peux parler debout
Le répé: Didon, tu me fais écran je regarde la télé.
Moi: mais paa’a tu dis toujours que quand on mange en regardant la télé, on devient bête nor?
Le répé: c’est pourquoi tu es comme tu es là, n’est-ce pas ?
Moi:je suis comment ?
Le répé: folle
Moi: hakiaaa papa tu…
Le répé: je dis hein… On ne peut plus manger en paix dans cette maison ? Si ce n’est pas ta mère, c’est toi avec les bêtes questions et le bavardage inutile. Parle ou bien tu quittes devant mes yeux!!!
Je recule la chaise encore plus loin de lui, et je m’assoie.
Moi:(en grattant la tête) paa’a je…
Le répé: Didon!! Tu vas me mette les cheveux dans la nourriture. Arrête moi ça !
Moi: (les mains sur les genoux, j’ai éternué) aatchumm
Le répé: hé a Djob Djem tu ne peux pas mettre la main ?
Silence…
Le répé: (d’une voix calme, le genre de voix qu’il adoptait quand il voulait me fouetter) parle vite
Moi: paa’a tu vois le voisin là nor?? Nor papa?
Le répé: (silence, les mains sur le front et les coudes sur la table)
Moi: en fait avant-hier, j’ai coupé son courant
Le répé: (il leva ducoutement la tête) quoi?
Moi: (je recule encore la chaise) papa il me cherche les problèmes depuis
Le répé: et tu prends de pareilles décisions sans mon approbation ?
Il appelle la rémé
« Ha Monica, Monica… »
Elle fit son entrée
La rémé: ki i nkè bé? (Il y’a quoi)
Le répé: donc maintenant, ta fille et toi vous prenez des décisions dans cette maison sans me consulter? C’est déjà à ce niveau ?
La rémé: hakia… Moi je ne suis au courant de rien hein
Le répé: toi tu n’es jamais au courant de rien
La rémé: demande à ta fille, est-ce qu’elle est encore un bb? Demande lui pourquoi elle a fait ça
Le répé: donc maintenant tu es au courant hein? Donc tu sais déjà qu’elle a fait quelque chose ? Vraiment… Vous 2 là, vous allez me donner l’AVC dans cette maison.
Il se tourne vers moi
Le répé: tu dis que tu as fait ça pourquoi Mme ?
Ce moment où le salaud cogne au portail
Moi: (en frottant mes mains sur mes cuisses) paa’a, il passait son temps à insulter Maurice KAMTO pour rien. Sur Facebook ooo, chez maa’a thé ooo, partout partout ooo…
Le répé: (sous un ton plus bas) bon… Ça ne te donne pas le droit de faire ce que tu as fait là madame
Moi: hum… Paa’a ce qui me vexe le plus, c’est qu’il soutient Paul Biya à fond hein…
Le répé: ha bon??
Moi: onong
Le répé: il soutient Paul Biya qui n’arrive pas à réellement couvrir 50% de son territoire d’électricité, mais passe toute sa vie dans des pays moins riches mais plus éclairés que le nôtre?
Moi: onong paa’a
Le répé: bon… Ça ne justifie toujours pas hein… Mais tu as bien fait ma mère. Je n’aurais pas fait la même chose, mais tu as quand-même bien fait du lui faire goûter à deux jours d’obscurité. La prochaine fois, avant d’exalter Paul Biya, il va réfléchir
Moi: (un grand soupir) oufffff
La rémé: (se dirigeant vers le portail) Tsiupssssss
Le répé: ndjick tcholooo nyo (seulement tirer la bouche). Didon, ouvre le portail là, que je vois la tête de ce jeune homme qui soutient Paul Biya.
Je voulais lap ooo mais façon il a vexe ma mater là, si je tentais, une fois mon vieux dehors, ça allait chauffer pour mon matricule avec le bavardage…
Mon voisin fit son entrée
Le répé: alors, filston, tu vas bien ?
Lui: bonsoir papa non non ça ne va pas depuis deux jours.
Le répé: que puis-je faire pour toi?
Lui: papa je n’ai pas d’électricité depuis deux jours, alors que tout le quartier est éclairé. Et ça me met vraiment dans le pétrin papa
Le répé: j’imagine mon fils. C’est un peu comme le Cameroun qui est dans l’obscurité infrastructurelle, financière, environnementale… Depuis 36ans, alors que les pays comme l’Éthiopie, la côte d’Ivoire, la Chine, la Corée du Nord… Qui étaient moins avancés que nous, baignent aujourd’hui dans le progrès. J’imagine ce que tu ressens mon petit. Tu as la sensation d’être en marge de la société n’est-ce pas ?
Lui: oui papa
Le répé: tout comme le Cameroun est en marge du monde. Tu te sens piétiné parce que pour l’instant ton bonheur dépend du compteur du voisin n’est-ce pas ?
Lui: oui papa
Le répé: tout comme depuis 36ans, notre économie dépend de nos créanciers. D’ailleurs, notre président est récemment allé supplier la Chine d’annuler une partie de notre dette, un peu comme tu le fais là. Bon, ne prends pas au premier degré hein filston…
Lui: oui papa
Le répé: (se mit debout, et s’adressant à moi) ha Ngo Mindang (Mindang c’est les problèmes en bassa’a), apporte moi les clés du compteur. VITE!!
Moi: (en boudant) hum paa’a tu vas alors sortir tous mes noms du village ?
Quand nos regards se sont croisés, massa… c’est la course que tu voulais me voir faire?? Je suis go chercher les clés là en vitesse.
Il a rétablit le courant chez mon voisin, et l’invita à le rejoindre à table.
Le répé: filston, tu bois quelque chose ?
Lui: oui papa… Euh… Binku, vas m’acheter une grande Guînes là
Moi: (les mains aux hanches) tu ndem? Jusqu’à il gonfle même le torse, avec son…
Le répé: hey!! C’est ton égal? Vois moi ses pieds comme sa mère ! Prends l’argent tu pars acheter un jus là-bas
Petit, ici chez moi, on ne boit pas d’alcool hein… Du moins, pas sous mes yeux.
Lui: orrr répé, le jus est amère dans ma bouche. C’est pourquoi je ne pouvais même pas voter Matomba. Il voulait carrément fermer les bars hein…
Moi: Tsiupssssss soulard comme ça
Le répé: tu continues là-bas? Vois moi ses lunettes comme sa mère
La rémé: (en claquant des mains) hekieee laissez mon nom là-bas, laissez mon nom en paix!!! Tsiupssssss
Le répé: u ma ngui tcholooo nyo, tchinlack woh (tu n’as pas encore tirer la bouche. Tire bien ça bien).
Hé toi là Ngo Mpandang (c’est mon vrai nom du village là-bas) tu es encore là ? Vas acheter le jus là-bas
Le salaud: hey vas vite m’acheter le jus
Moi: ayiii papa tu entends nor? Les deux mains aux hanches, je frappais mon pied gauche au sol…
Ce moment où mon père quitta son siège et se dirigea vers moi. Ha moufmidhe, j’ai détalé hein massa… Mig-mig 🏃🏃🏃
…
Binku Ngo Mindang ( mollah, si tu Koch encore KAMTO, tu connais nor? Le tour ci je jette les clés du compteur là. Le temps qu’on appelle le serrurier, tu vas faire 36 jours d’obscurité, onong👌)
3 Commentaires
Le tour ci tu as fait fort .
Merci Binku. J’ai beaucoup apprécié
😂😂😂😂😂😂😂
J’adore 👌🏾