
Jeunesse camerounaise, soyons prêts!
Chez les bambara on dit que <<c’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale>>. Au vu de la décrépitude observée durant les 36 dernière années, cette année nous a été donné une nouvelle occasion d’écrire notre histoire. Elle sera écrite par et pour la jeunesse que nous sommes: Soyons donc prêts à défendre les enjeux de notre épanouissement et de notre utilité sociale.
Depuis toujours, le gouvernement camerounais a su mettre en avant le droit de la force et non la force du droit.
Dans les années 50, les manifestations non violentes de l’UPC de UM NYOBE ont connu en 1955 la répression de Roland pré (gouverneur du Cameroun), qui a fait plus de 5000 morts.
La ratification de charte africaine des droits de l’homme et des peuples le 20 juin 1989 n’a pas suffisamment amélioré les réactions du gouvernement face aux revendications populaires.
Au début des années 90, lors du mouvement de protestation « villes mortes » qui avait abouti à des élections multipartites « libres », le régime du président Paul Biya n’a pas économisé les moyens militaires et policiers pour mater la population.
Le 25 février 2008, pendant que les populations manifestaient pacifiquement contre la cherté de la vie, les éléments de la gendarmerie les ont dispersés avec du gaz lacrymogène, incitant la population à la violence. Cette population qui voulait tout simplement porter un cri de détresse à l’endroit de Paul Biya s’est vue transformée en un monstre en furie, détruisant tout à son passage
En mars 2016 suite au décès de Monique KOUMATEKEL, une marche pacifique a été organisée à l’hôpital Laquintini, et ce fut le même scénario.
Toujours en 2016, ce sont de simples grèves pacifiques qui ont conduit à ce qu’on appelle aujourd’hui « la crise anglophone ». Nous avons encore tous en mémoire le visage de ces jeunes filles sorties de force de leur chambre puis traînées et forcées à boire l’eau du caniveau. La violence est génétique de l’armée de ce pays.
Nous en sommes arrivés au point où les forces de l’ordre ne maîtrisent même plus leurs limites. Le 11 octobre dernier, ils ont interrompu une conférence de presse du MRC qui se tenait dans un domicile privé, sans aucun mandat du procureur. Au Cameroun, même la violation de domicile est devenue légale.
Les élections de cette année et l’éveil des populations, ont fait basculer la peur de l’autre camp, elle broie progressivement la jugulaire de ce gouvernement. Il se sent de plus en plus faible, et son seul recours aujourd’hui est la force répressive, la violence. Normal, la violence est la force des faibles.
Hier, face à ce qui semble être la énième fraude électorale, le candidat de l’opposition Cabral Libi’i a invité la foule à se tenir prête et à se mettre « debout » pour réclamer sa victoire. On peut y voir une invitation à un soulèvement pacifique des populations, pour faire tomber le régime Biya.
Comme le 3 janvier 1966. Soulèvement populaire qui a emporté le premier président de la Haute Volta, aujourd’hui Burkina Faso, Maurice Yaméogo. Ce jour, les syndicats, la chefferie traditionnelle, les fonctionnaires se sont regroupés en une foule immense de plus de 40.000 personnes, ont foncé vers le palais criant la démission de leur président. Ce qui n’a pas tardé à suivre.
C’était la première fois qu’un peuple a su prendre son destin en main et accéder à un changement de régime sans effusion de sang !
Il se dit dans les coulisses qu’il a intimé l’ordre de tirer sur la foule, mais son général Sangoulé Lamizana ne transmettra jamais cet ordre à l’armée. Sauf que, ici chez nous, les militaires n’attendent même plus des ordres de leurs supérieurs, leur rôle n’est plus la protection des gouvernés, mais la protection du gouvernement. Le cas échéant du 11 octobre dernier.
Ou encore la révolution tunisienne ( manifestations non violentes), qui a débuté le 17 décembre 2010 s’étalant sur une période de 4 semaines. Ces sit-in ont finalement conduit au départ du président tunisien Ben Ali en poste depuis 1987.
Ce pendant, la répression de l’armée a causé beaucoup de pertes en vies humaines.
UNE ALTERNATIVE PACIFIQUE…
Tout le monde a peur de mourir, et les camerounais encore plus. L’armée camerounaise nous a tellement matés, que la peur de la mort est encrée à nos pores. Vous aurez beau descendre dans la rue de manière pacifique, mais, avec cette armée qui a à ses postes stratégiques des individus qui profitent largement du système, l’ordre de tirer ou de disperser sera au rendez-vous. Peut-être cela aboutira à quelque chose à la fin, mais vous serez peut-être comptés parmi ceux qui perdront la vie.
Cette année, nous avons la chance d’avoir dans l’opposition, un leader confirmé. Laissons un peu notre orgueil et les petites guéguerre de côté, et reconnaissons que Maurice KAMTO a su faire ce qui n’a jamais été fait par l’opposition camerounaise:
Sa stratégie post-electorale a mis en déroute tout un gouvernement, qui semble ne plus savoir à quel saint se vouer.
Pour rappel, Il a conduit avec brio la délégation Camerounaise dans l’acquisition de Bakassi, et il a été élu président de la commission du droit international des nations unies (il n’a pas été nommé, mais élu. Cela prouve que les instances Internationales lui reconnaissent une grande expertise).
Et à son expertise, s’est rallié celle d’Akere Muna, ancien bâtonnier des avocats du Cameroun, il a été président de l’Union panafricaine des avocats, et vice président de transparency international.
Tous deux ont su jusqu’ici mettre à nu les magouilles du gouvernement, notamment avec cette supercherie sur transparency international.
La rue est une option certes, mais une option à laquelle on devrait avoir recours quand on a plus aucune autre carte. Le MRC à le bras long (tellement long qu’une simple phrase de Maurice KAMTO crée des insomnies dans le gouvernement), et les cartes plein la poche. Voilà pourquoi pour l’instant, la rue ne fait pas partie de ses suggestions. Avec le contentieux électoral qui débute mardi prochain, le professeur KAMTO et le MRC ont assez d’éléments pour coller une grosse pression à ce gouvernement mafieux. Pression qu’il ne saura contenir, sur la base de tout ce qui pèsera contre lui.
Restons calme mais très attentifs, et laissons nos experts en droit faire appliquer le droit. Certains pays sont passés par les urnes pour écarter le président sortant, d’autres sont passés par la rue et ont perdu des vies, peut-être le Cameroun écrira-t-il une nouvelle page dans l’histoire des élections en Afrique. Peut-être le MRC sera le premier parti politique dans l’histoire à expulser dans l’humiliation de la vraie force de l’expérience, tout un régime dictatorial… Soyons prêts, confiants et participatifs.
…
Binku la Nerveuse ( notre nouvelle coalition est de lutter contre la fraude électorale, et nous allons les mettre dos au mur dans le easy)
2 Commentaires
Je n’ai pas les mots… Du courage ma sœur que le Dieu de nos ancêtres soit avec toi
Continue the good job. We need to stand together for a Pacific way out of this impasse. Let’s exhaust all lawful methods first.