Lettre ouverte à ma sœur VANESSA
C’est avec stupéfaction que j’apprends la nouvelle: c’est décidé, tu quittes la maison des parents pour celle de ton amant
Cet homme qui fait battre ton cœur et qui t’a promis le mariage, mais souhaite d’abord t’étudier.
Tu es mature maintenant et donc, tu as dû mûrir ta pensée avant son implémentation.
Mais permets-moi, Vané, de te donner un conseil de cœur, un avis de sœur.
Ha manke, ne te précipite pas d’entrer dans un foyer, tu ne fais de course avec personne !
Je sais que tu reçois une pression psychologique depuis que ta copine s’est mariée mais, vos destins ne sont pas liés
N’écoute pas ces voix qui t’encouragent dans le VOR (Viens On Reste)
Un homme qui te respecte ne te sort pas de la maison de ton père clandestinement
Il t’épouse avant de te déposer chez lui
Un homme qui t’aime ne bouleverse pas l’ordre des choses, il fonde le foyer avant la famille, parce que tu le mérites
Il ne fera pas de toi une soumissionnaire au lit, parce que c’est ça le vrai visage du Viens On Reste.
Dès lors où tu cèdes à ce caprice du cœur, tu seras d’abord réduite à une batterie de rechange d’énergie sexuelle.
Même quand tu seras malade, fatiguée… tu devras sauf que céder quand il réclamera. Parce qu’en toi, habitera la peur et la honte d’être répudiée.
Il ne voudra pas te faire des enfants sans assurance. Faire des enfants illégalement à un homme t’expose encore plus à l’abandon.
Ne permets pas à un homme qui ne t’a pas honorée de se réjouir du fruit de tes entrailles.
Si tu peux mettre ta vie en danger en faisant germer sa graine en toi, alors t’élever au rang de Madame ne devrait pas être pour lui un fardeau. Le plus gros sacrifice repose entre tes mains.
Il ne te donnera pas la casquette de domestique. C’est là l’une des facettes du VOR que les viens-resteuses nous cachent.
Dupe des complaisances de la belle-famille, tu seras alors comparable à un stagiaire qui espère signer un CDI au bout de son stage.
La boniche, femme à tout faire, tu devras t’armer d’énergie pour toujours être au service de ta belle-mère et tout son contingent. Le menage’ooo, la cuisinooo, la lessivooo,… , tu dois prouver alors que tu mérites leur fils et subir en silence leurs caprices sinon, tu devras rentrer couverte de honte dans la maison que tu as quittée vêtue d’un manteau d’orgueil.
Ne choisis pas cette voie au prix de perdre des années de vie à la recherche du bonheur amoureux.
Regarde autour de nous, nos tantes et cousines qui ont payé les frais du VOR. Elles ont abandonné leurs études pour certaines, leur job pour d’autres soit disant, pour se concentrer à leur foyer de fortune. Au final, beaucoup ont été abandonnées avec des enfants à leur charge, pour des femmes plus jeunes qu’elles qui ont par contre été légalisées.
Celles qui ont eu la chance de passer à la mairie, soit leur mari a profité du mariage collectif que l’Etat a organisé par pitié après des dizaines d’années de concubinage (donc ne réaliseront jamais leur rêve du grand mariage solennel), soit la famille a trop parlé au mari.
Eh ah manke, concentre toi sur tes projets et ton avenir, ne cherche pas le mariage avec la torche, laisse le venir. Ce n’est pas une profession.
Binkù la Nerveuse ( Le concubinage, un véritable fléau dans la société camerounaise)
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