
Le sort des artistes Sardinards
« Liberté » de Anne-Marie Nze, « République de président » de Soum Bill, « la route de la paix » de Alpha Blondy, « Ayo Africa » de Longue Longue, « lettre au président » de Valsero, ou encore « overdone » de Lapiro de Mbanga… Sont des titres qui ont rendu leurs auteurs réellement proches du peuple dont ils sont le porte-parole.
L’artiste musicien est comme l’écrivain, il est influencé par une société qui l’a vu naître, qui l’a bercé et l’a vu grandir.
LE CONTENTIEUX
Depuis quelques semaines, une vingtaine d’artistes camerounais feraient l’objet de boycott dans la diaspora, pour avoir participé au méga concert organisé par le RDPC quelques jours avant les élections présidentielles.
En effet, il leur est reproché d’avoir chanté à la gloire du régime Biya qui en 36 ans, n’a pas été capable d’implémenter une véritable politique culturelle. On ne comprend pas comment ces artistes réussissent à soutenir un régime qui leur fait tant de mal?
D’un autre côté, il y’en a qui donnent raison à ces artistes dit Sardinards. D’après eux, les artistes n’ont fait qu’honorer une invitation.
En effet, au-delà d’être une passion la musique est un métier qui doit faire vivre son homme.
Rien ne dit qu’ils auraient refusé l’invitation d’un autre parti. Ils ont juste exercé leur profession comme le boulanger qui à livré le pain avec lequel les militants ont consommé la sardine d’un autre fournisseur, comme le didier invité ce soir pour gérer la sonorisation, comme le barman qui livrait les bières à tous les meetings du RDPC…
D’après eux, si punition doit être infligée, chacun de ces acteurs devrait passer à tabac, sans oublier les bendikineurs qui ont défilé pour le parti au pouvoir.
Mais vu sous cet angle, tout le monde va boycotter tout le monde: ceux qui portent des vêtements chinois, ceux qui font des courses à Carrefour et consorts, ceux qui ont des iPhones…
Le problème est que les artistes musiciens sont des personnages publiques, et chaque acte qu’ils posent porte un message. Le choix de prester pour un candidat étant un choix plus facile à faire que d’acheter un Iphone.
ACTION CORRECTIVE/ CORRECTION
L’action corrective vise à éliminer les causes d’un problème, et la correction élimine tout simplement le problème.
Dans notre cas, la correction est le boycott des artistes. Ça permettra aux artistes ignorants des difficultés du peuple, d’être à la page .
Leur glissade a pour cause racine le régime Biya. Donc, l’action corrective visera à éliminer le régime Biya qui anéantit tout secteur de la vie socioculturelle depuis plus de 3 décennies.
En appliquant uniquement la correction, le problème pourrait ressurgir. L’action corrective est donc la meilleure solution dans tous les cas.
Nous devons donc réfléchir à comment évincer ce gouvernement pourri, au pire des cas, obtenir que tout le système électoral soit refait avant les législatives, sinon nous repartirons avec la même machine à fraude, et nous serons contraints de subir encore ce mépris pour 7 ans.
LE VRAI BOYCOTT
Le vrai boycott devrait donc être dirigé vers nos gouvernants. Ceux-là qui méprisent le peuple et prennent nos richesses pour aller les savourer paisiblement dans les pays où coulent l’eau potable et règne l’électricité. Ce sont eux nos vraies cibles.
Chers diasporiens, vous connaissez bien le chez eux, vous êtes au courant de leurs déplacements… Agissez! Foutez-leur la honte dans les aéroports et les hôpitaux, visez-leur des œufs dans les rues goudronnées de mbeng, humiliez-les dans les restaurants et hôtels… Ils ne supporteront pas ce mépris. Si paul Biya a passé plus de temps en Suisse qu’au Cameroun durant ses 7 précédents mandats, c’est parce qu’il aime l’idée d’être loin de ce peuple emmerdeur et emmerdé par la souffrance. Faites-lui vivre là-bas, ce qu’il fuit ici. À lui et à tous ses acolytes.
Certes, ces artistes se sont faits acolytes du régime pour une petite enveloppe, mais ils sont aussi victimes: victimes d’un processus de division du peuple, victimes d’un système corrompu et méprisant. Ces artistes sont ignorés par nos dirigeants, et si ça ne dépendait que du gouvernement, ils seraient en tête de liste des mendiants de la République.
C’est grâce à leurs concerts à l’étranger, qu’ils réussissent nettement à survivre, sinon, assister à un concert de 5000 frs la place n’entre pas dans les habitudes des camerounais locaux.
MA SOLUTION ?
Autant nos artistes ont le devoir de nous éduquer par leurs œuvres, autant nous avons le devoir d’en faire pareil. Et le bâton est une méthode d’éducation. Pour leur manifester notre mécontentement d’avoir soutenu ce régime, la diaspora pourrait adopter un « boycott sanction », le temps que les punis prouvent aux camerounais qu’ils ont intégré le message. Peut-être devraient-ils prendre exemple sur le collectif (de 11artistes dirigé) par Salatiel, qui se sont assis et ont récemment composé, en mémoire de la crise anglophone, un hymne à la paix intitulé « We need a peace ».
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Binku la Nerveuse ( Martin Luther King disait : » nous devons apprendre à vivre tous comme des frères sinon nous mourrons tous comme des idiots ». Plus que jamais, diasporiens comme locaux, nous devons nous serrer les coudes. Car, faire perdurer la punition c’est jouer le jeu du système qui voudrait diviser pour mieux régner!)